Rabu, 12 Februari 2014

Usine de papier à Ishinomaki après le passage du tsunami.
Les régions touchées, le Tohoku et le Kanto, comptent pour respectivement 8 et 40 % du produit intérieur brut du Japon, alors troisième économie mondiale190, et les trois préfectures les plus touchées, Iwate, Miyagi et Fukushima, représentent elles 4 % du PIB, soit l'équivalent de la préfecture de Hyogo où a eu lieu le séisme de 1995191. Selon Tokyo Shoko Research (?????????), parmi les sociétés cotées en bourse, au 16 mars 71 % d'entre elles ont été touchées par le séisme : 29,5 % ont dû à un moment cesser toute activité, et 30,1 % ont subi des dommages partiels192 ; au niveau des petites et moyennes entreprises, des enquêtes de chambres du commerce régionales effectuées pendant la deuxième moitié du mois de mars font ressortir que 78,7 % d'entre elles ont été impactée directement ou indirectement dans la Nagoya, 75,6 % dans la préfecture d'Osaka, 75 % dans celle de Hyogo, 72 % dans celle de Kyoto, 61,1 % dans celle de Takamatsu, et 61,1 % d'entre elles dans la préfecture de Sapporo193. Finalement, la production industrielle en mars 2011 a baissé de 15,3 % par rapport à celle de février, un record194. Dans le détail, elle a baissé de près d'un tiers dans les zones touchées, et néanmoins de 13,5 % dans les autres, les Japonais ayant dans le même temps réduit leurs dépenses194.
Plusieurs entreprises ayant des usines dans la région du Tohoku doivent y suspendre leurs productions, notamment des constructeurs automobiles comme Toyota, Nissan ou Honda195. Le secteur qui représente 13 % de la production mondiale dont la moitié est destinée aux exportations, et qui fonctionne sur le modèle du toyotisme, est exposé aux ruptures de stock induites par le séisme. Les pertes journalières pour ces constructeurs dues à ces ruptures de production sont estimées à 2 milliards de yens pour Nissan et Honda, et à 6 milliards de yens pour Toyota196. Au 31 mars, la production de près de 600 000 véhicules dans le monde a été perdue par les conséquences du séisme197. Ces problèmes d'approvisionnements se transmettent à des constructeurs concurrents situés dans d'autres continents, et des firmes comme PSA Peugeot Citroën ou General Motors annoncent à partir du 21 mars des baisses dans leurs productions198, ou comme Ford qui ferme une usine en Belgique pour 5 jours à partir du 4 avril199. La relance de chaines de productions au Japon commence à partir du 28 mars avec l'annonce de Toyota de reprise de production de trois modèles de véhicules200. Fin mars, les trois constructeurs annoncent la relance de la totalité de leurs usines pour des dates allant du 11 au 18 avril, et à 50 % de leurs capacités201, et les projections tablent sur une relance des chaines de production à 60 % entre juillet et septembre, et à 100 % entre octobre et décembre202. La reprise est cependant perturbée par les inondations qui touchent la Thaïlande lors de l'été 2011 qui touchent des fournisseurs, et un niveau de production égale à celui observé avant le séisme n'est observé que fin-2011203.
Les fabricants d'électronique sont aussi concernés, comme Toshiba ou Sony204 en raison de dégâts dans les infrastructures ou de ruptures d'approvisionnement. Le Japon représente près de 60 % de la production mondiale de wafer, et les principaux fabricants comme SEH ou Sumco annoncent alors que plusieurs de leurs usines sont endommagées205. Les entreprises du domaine de la photographie numérique, secteur dans lequel le pays compte pour 49 % de la production mondiale, annoncent elles aussi des dégâts dans leurs usines ainsi que des problèmes de stock206. D'autres productions comme celles d'écrans plasma, de panneaux photovoltaïques, de mémoires flash ou de batteries qui sont faites en grande partie au Japon ou qui dépendent de pièces qui y sont fabriqués doivent faire face à des problèmes de pénuries207.


Épave dans le port de Sendai.
L’industrie agroalimentaire, qui représente 1 % des exportations du pays208, est touchée à plusieurs niveaux. Les destructions dues au tsunami ont touchées dans la préfecture d'Iwate les élevages de coquilles Saint-Jacques, d'huitres ou d'oursins, mais aussi les infrastructures portuaires dédiées à la pêche côtière209. Les contaminations radioactives touchent l'agriculture, et plusieurs pays suspendent leurs importations de végétaux japonais210, et la pêche est aussi touchée, plusieurs animaux marins sont concernés par des cas de contaminations209. Les outils de transformations comme des brasseries sont par ailleurs touchées, et une centaine d'entre elles doivent suspendre leurs activités211.
Dans le tourisme, en près d'un mois, 560 000 personnes ont annulé leur réservation d'hôtel, et le nombre de voyageurs étrangers baisse de plus de 700 000 par rapport à 2010 sur cette période212. Selon JTB Corporation (en), le nombre de voyageurs pendant la Golden Week doit baisser de près de 28 % par rapport à 2010213. Les nombre de visiteurs étrangers revient à un niveau antérieur au séisme à partir d'avril 2012214.
Impacts environnementaux[modifier | modifier le code]


Selon une estimation de l'ONU, le séisme a causé en 2011 des pertes économiques de l'ordre de 210 milliards de dollars, soit près de 57,4 % des pertes enregistrées cette année là à la suite d'un désastre172.
Effets sur la finance[modifier | modifier le code]
Plusieurs conséquences sont visibles dès après le séisme. Le Nikkei 225 de la bourse de Tokyo accélère sa chute de la journée, alors qu'il ne reste qu'un quart d'heure de cotation avant la clôture lorsque le phénomène est ressenti, et clôture la journée du vendredi 11 mars en baisse de 1,7 %, à 10 254,43 points173. La journée du lundi 14 voit la bourse de Tokyo clôturer en baisse de 6,18 %174, celle du 15 en baisse de presque 10 %, avant de clôturer en hausse de 5,68 % le 16 mars175. Par ailleurs, la valeur du yen sur les marchés recule dans un premier temps, passant d'un dollar pour 82,75 yens en fin de matinée, à un dollar pour 83,30 yens dans les minutes qui suivent le séisme173, avant de reprendre de la valeur face à l'euro et au dollar américain à la suite de rapatriements de fonds176. Les jours suivants voient une hausse de la valeur du yen face au dollar, soutenue par des spéculations sur des rapatriements de fonds au Japon, et qui amènent celui-ci à la valeur de 76,25 yens pour 1 dollar, un taux jamais atteint depuis la fin de l'occupation177, et qui entraîne le 18 mars une intervention concertée des pays du G7 pour faire baisser celui-ci178.
Le jour même, la banque du Japon affirme qu'elle agirait dans les semaines suivantes de manière à assurer un fonctionnement satisfaisant du marché179 et injecte dès le 13 mars 2011 55 milliards de yens à 13 établissements financiers du Nord-Est pour faire face aux demandes de retrait d'argent liquide180, puis 15 000 milliards de yensn 8 sur les marchés dans la journée du lundi 14 mars174, puis 5 000 milliards de yens dans la journée du 15 mars181. Ces interventions continuent pour atteindre un total de 28 000 milliards de yens le 17 mars177 et de 37 000 milliards de yens le 18 mars, soit l'équivalent à cette date de 8,55 % du PIB du Japon en 2010178. Elle consent par ailleurs le 7 avril des prêts d'un an jusqu'à hauteur de 1 000 milliards de yens aux entreprises les plus touchées182.
Dans les jours suivant la catastrophe, les premières estimations chiffrent les dégâts en dizaines de milliards d'euros183, mais les entreprises du secteurs ne disposent pas de modèles précis pour chiffrer les conséquences économiques de ce type d'événement184. Les réassureurs sont touchés par les conséquences économiques du séisme185, et les entreprises européennes du secteur estiment leurs pertes potentielles de un à deux milliards d'euros186. Le 21 mars, la Banque sur l'économie de l'Asie de l'Est et du Pacifique estime que la catastrophe devrait coûter entre 122 et 235 milliards de dollars (86 à 165 milliards d'euros), soit entre 2,5 et 4 % du PIB du Japon187.
D'après l'OCDE au 5 avril, « la perte en termes de capital physique s’établirait entre 3,3 et 5,2 % du PIB, et la croissance au Japon devrait perdre de 0,2 à 0,6 points de pourcentage (il ne s’agit pas de taux annuels) au cours du premier semestre et entre 0,5 et 1,4 points au deuxième »188. Le journal Nikkei évoque le même jour un PIB contracté de 0,6 % en rythme annualisé au premier trimestre 2011 par rapport au précédent, puis de 2,6 % au deuxième189.
Impacts sur l'industrie[modifier | modifier le code]
Voir aussi les articles détaillés sur les conséquences sur l'industrie automobile, sur l'industrie agro-alimentaire, et sur le tourisme

Ligne Senseki détruite au niveau d'Higashimatsushima
Les axes routiers sont touchés, et 1 232 lieux où les dégâts sont importants sont relevés90. Plusieurs sections de l'autoroute du Tohoku qui dessert le nord du Japon sont endommagées156, mais elle est ouverte dès la semaine suivante pour les véhicules de secours90, et dès le 24 mars pour le service régulier151.
Les Shinkansen au départ et à l'arrivée de Tokyo sont suspendus le jour même, mais aucun déraillement n'est signalé. La ligne Shinkansen Tokaido reprend son service plus tard dans la journée du 11, et retrouve un niveau de trafic normal le jour suivant, alors que les lignes du Joetsu et de Nagano ne sont remises en fonction que le 12 ; dans la région du Tohoku la ligne du Tohoku qui relie la capitale à Sendai et Morioka reste fermée en raison des dégâts157 ; le tronçon reliant Tokyo à Sendai est rouvert après des travaux le 25 avril, et le 29 avril celui reliant Sendai à Ichinoseki est le dernier tronçon de cette ligne à être rouvert158. La ligne Akita qui relie Akita à Morioka est rouverte le 18 mars90. Les travaux de remise en état se poursuivent jusqu'au retour complet à un service normal le 23 septembre 2011159.
Plusieurs autres lignes, dont la totalité de celles de la East Japan Railway Company, sont aussi suspendues160. 23 gares sont détruites par le tsunami dans la région du Tohoku, et sept lignes sont touchées sur 680 lieux, totalisant quelque 22 kilomètres de lignes endommagées161. Dans la région de Tokyo, la suspension des transports ferroviaires bloque quelque 100 000 personnes dans la capitale le jour du séisme et des hébergements sont mis en place par la municipalité162, avant que la plupart des trains ne soient partiellement remis en fonction le 12 mars163, mais touchés par les limitations de courant mises en place à partir du 14 mars142.


Aéroport de Sendai après le passage du tsunami
Les services des aéroports de Narita et de Haneda dans la région deTokyo sont suspendus après le séisme, les vols étant déroutés vers des aéroports du sud du pays, et dix avions sont déroutés vers la base militaire proche de Yokota Air Base164. Plusieurs compagnies étrangères reportent ou annulent leurs vols vers la capitale le jour du séisme165. Le lundi 14, la totalité des aéroports avait rouvert, à l'exception de celui de Sendai pour lequel le bureau de l'aviation civile japonaise prévoyait une réouverture pour le 15 ou 16 mars153 pour les vols humanitaires90, et qui rouvre à partir du 13 avril pour les vols commerciaux166 avant de retrouver un service complet au 25 septembre167. En raison des problèmes nucléaires, plusieurs compagnies aériennes suspendent leur desserte de la capitale à partir du 15 mars168.
Télécommunications[modifier | modifier le code]
Le réseau Internet japonais connaît une chute de 27 % du nombre de requêtes au moment du séisme, mais le taux revient à la normale au bout d'une heure. De la vingtaine de câbles sous-marins qui relient le Japon au reste du monde, seul un petit nombre est rompu ou endommagé169. Plusieurs entreprises se tournent vers le télétravail pour éviter à leurs employés de se déplacer, et une entreprise comme NTT DoCoMo enregistre à Tokyo un gain de 150 entreprises se tournant vers ce type de service dans le mois suivant le séisme170.
Le réseau mobile est le plus touché, et 13 000 émetteurs des trois principaux opérateurs, NTT DoCoMo, Softbank et KDDI sont hors service au soir du 12 mars, soit en raison des dommages causés par le séisme ou le tsunami, soit par le manque d'électricité171. On estime alors à quelque 6 000 le nombre de stations de base mises hors service dans le nord du pays. Les opérateurs mettent en service des téléphones satellitaires pour couvrir les zones les plus touchées, et ouvrent gratuitement leurs points d'accès Wi-Fi. Une restriction des communications est par ailleurs mise en place par ceux-ci169. La remise en service se fait progressivement, mais au 2 avril, 1,100 émetteurs ne sont pas remis en service171.
Les lignes téléphoniques sont aussi touchées, et environs 1 88 million d'entre elles sont au sol au 13 mars. Ce chiffre est ramené à 95 000 au 2 avril. 65 000 poteaux téléphoniques et 6 300 km de lignes sont cependant détruites par les effets conjugués du séisme et de tsunami171.
Conséquences économiques[modifier | modifier le code]